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bord gauche Concerts La Ronde des Chansons
bord droit
Artistes :
Elsa Pélaquier
dessus

Helena Menachemoff
bas dessus

Simon Dubois-Lecompte
basse taille

Marc Valéro
taille

Angélique Mauillon
arpa doppia

Frédéric Martin
violon, lira da braccio
Résumé :
Voyage parmi les amours heureuses et malheureuses de la Renaissance française où le mouvement des sentiments donnés par les mots est parfois lié au mouvement de la danse.
Danse des mots, danse du corps et de l'esprit accompagnés des instruments emblématiques de la Renaissance : la lira da braccio de l'humaniste et la Harpe du Roi David
Description :
C'est le soir à la veillée, après le souper où l’on a bien mangé, bien bu et bien ris, que l'on se délasse en danse et en musique par les chansons. Des Flandres au Royaume de France en passant par l’Italie, la chanson française compte comme l'un des plus grands raffinements, attirant à elle les meilleurs compositeurs, souvent maître de chapelle comme Roland de Lassus, ou Philippe de Monte.
    Musique et poésie sont alors intimement liées. Pierre de Ronsard dont on sait qu’
« Il aymoit à chanter et à ouyr chanter ses vers. » disait encore que « la musique est la sœur puisnée de la poésie et les poètes et les musiciens sont les enfans sacrez des muse ; sans la musique, la poésie est presque sans grâce »
(La vie de P. de Ronsard, Claude Binet, 1586).
    Il conseillait ainsi (Abrégé de l’Art poétique français, 1565) :
« Après, à l’imitation quelqu’un de ce temps, tu feras tes vers masculins et féminins tant qu’il te sera possible, pour être plus propre à la Musique et accords des instruments, ou sans la grâce d’une seule ou plusieurs voix, n’est nullement agréable, non plus que les instruments sans être animés de la mélodie d’un plaisante voix. »
« Les vers [autres que] alexandrins et les communs sont merveilleusement propres pour la Musique, la Lyre et autres instruments… »

« Je te veux aussi bien avertir de hautement prononcer tes vers, quand tu les feras, ou plutôt les chanter, quelque voix que puisses avoir…
[des vers saphiques] « qu’ils ne sont, n’ont jamais été, ne seront jamais agréables s’ils ne sont chantés de voix vive ou du moins accommodés aux instruments, qui sont l’âme et la vie de la poésie »
    Dans sa préface d’un  Mellange de chansons (1560) à l’adresse de François II, il écrivait :
« Celuy, Sire, lequel oyant un doux accord d’instrumens ou la douceur de la voix naturelle, ne s’en réjouit point, ne s’en émeut point et de tête en pieds n’en tressaut point comme doucement ravi, et si ne sai comment dérobé hors de soi, c’est signe qu’il a l’ame tortue, vicieuse et dépravée. Celuy n’est digne de voir la douce lumière du soleil qui ne fait honneur à la Musique comme petite partie de celle qui si harmonieusement, comme dit Platon, agite tout ce grand Univers… »

    C’est dans cet esprit que l’instrument symbolique de la Renaissance, la lira da braccio,  a été « réinventé » par l’humanisme à la recherche du temps perdu de l’Antiquité, pour prendre sa place auprès des chanteurs en les accompagnant avec ses 7 cordes se faisant l’écho des 7 planètes du Grand Univers dont l’harmonie générée par leur mouvement garantissait l’ordre de notre monde.

Cet instrument dont l’un des plus célèbres joueurs fut, en Italie – son berceau – Léonard de Vinci dont on peut supposer qu’il l’apporta avec lui lorsqu’il vint à Amboise, invité par François Ier, s’éteignit en France vers la toute fin du XVIe siècle.