Programmes > Concerts > L'Allemagne Sacrée et la guerre de Trente ans
bord gauche Concerts L'Allemagne Sacrée et la guerre de Trente ans
Wenn durch Leiden
bord droit
Artistes :
Frédéric Martin
violon

William Dongois
cornet

Éric Trémolière
ténor

Freddy Eichelberger
orgue
Résumé :
La musique allemande du XVIIe siècle, à l'image des luttes politico-religieuses qui déchirent alors tout le pays, cherche la voie entre le désir des calvinistes et plus tard des piétistes d'atteindre une "communion mystique" et individuelle avec Dieu et donc une musique simple, pouvant être chantée par tous, et celle des luthériens qui préfèrent eux, une musique "artificielle" chantée par des musiciens expérimentés, à la gloire de Dieu. D'un coté, le choral, quintessence du dogme, exposé de l'Écriture dans sa plus grande simplicité vouée elle même à une plus grande objectivité et de l'autre, une composition "concertato" qui veut par des moyens beaucoup plus élaborés voire savants, interpréter l'Évangile d'une façon qui se veut subjective.
Description :
La musique allemande du XVIIe siècle, à l'image des luttes politico-religieuses qui déchirent alors tout le pays, cherche la voie entre le désir des calvinistes et plus tard des piétistes d'atteindre une "communion mystique" et individuelle avec Dieu et donc une musique simple, pouvant être chantée par tous, et celle des luthériens qui préfèrent eux, une musique "artificielle" chantée par des musiciens expérimentés, à la gloire de Dieu. D'un coté, le choral, quintessence du dogme, exposé de l'Écriture dans sa plus grande simplicité vouée elle même à une plus grande objectivité et de l'autre, une composition "concertato" qui veut par des moyens beaucoup plus élaborés voire savants, interpréter l'Évangile d'une façon qui se veut subjective.

    C'est cette seconde "manière" que le programme de ce soir voudrait illustrer. Il faut tout d'abord y voir une forte influence italienne (catholique ?) que Schütz rapporta de Venise au cours de ses deux voyages et que l'on descelle dans l'alternance en écho à l'imitation de la poli-choralité de Gabrieli des instruments et de la voix (Singet dem Herren). Ce style devenant très fleuri pour mieux décrire les mots trouve en Allemagne dans le procédé de la variation une véritable mine pour l'inspiration (Canzon de Tunder).
    L'Allemagne est un véritable carrefour d'influences. Après l'Italie on y retrouve la France pour ce qu'elle fait de mieux aux yeux de l'Europe d'alors : la danse (passage "alla francese" dans la Sonate de Böddeckers) mais l'Allemagne est aussi proche du Tyrol et des pays slaves dont le folklore ressort "mâtiné" d'italianismes : ce caractère souvent mélancolique mais jamais triste se retrouve dans les pièces du wurtenbourgeois Böddeckers ou du saxon Rosenmüller. Les mélodies instrumentales se veulent expressives à la manière d'un récitatif vocal (Buchner).

    C'est le goût des couleurs qui  ressort du style allemand. L'Italie réduit ses moyens pour tout dire avec quelques voix et quelques instruments (seconda prattica de Monteverdi). La France se concentre sur tout ce qui peut faire danser sa Cour. L'Allemagne absorbe et transcende ces caractères pour aboutir à un style très personnel qui finira par s'imposer au monde sous le nom de Bach.