Artistes :

Jean-François VROD
violons traditionnels

Frédéric MARTIN
violon, lira da braccio

Résumé :

Né de la rencontre de deux musiciens de cultures à priori différentes : musique renaissance et baroque et musique traditionnelle et contemporaine, ce duo de violons s’est formé tout naturellement autour du plaisir commun de l’exploration, de l’improvisation, de l’appropriation ou ré-appropriation de leurs répertoires.

Description :

Jouer la musique traditionnelle comme jouer la musique ancienne, c’est de la même façon, expérimenter de nouvelles sonorités, de nouveaux réflexes, c’est reprendre ces répertoires au compte des musiques actuelles.
Le but n'est pas de faire des parallèles entre les  musiques, ni de parler de "survivances" indémontrables, de ressemblances entre répertoires traditionnels et musique ancienne. La musique traditionnelle est une musique actuelle, et celle de la Renaissance peut l'être aussi, dès que l'on retrouve les qualités qu'apporte sa fonction de communication et que l'on créé un cadre de transmission adéquat.

Les musiciens traditionnels sont les premiers intéressés par élargir le débat qui voudrait opposer code écrit et réalité musicale. C'est pourquoi l'abord des répertoires anciens, au travers des documents originaux et en s'initiant à la lecture d'autres systèmes de notation musicale, relativise le faux problème du code écrit comme différence essentielle entre musiques traditionnelles et musiques académiques. La notation n’empêche pas la transmission des qualités propres aux musiques traditionnelles, de la même façon ce n'est pas parce qu'un musicien classique sait lire la musique qu'il est bon musicien.

La musique de la Renaissance, connue par sa notation en manuscrits et recueils de l'époque, est une ouverture pour tous, classiques, contemporains et traditionnels vers d'autres façons d'imaginer la musique, et par conséquent, une autre manière de l'écrire.

"Une tradition véritable n'est pas le témoignage d'un passé révolu; c'est une force vivante qui anime et informe le présent. En ce sens, le paradoxe est vrai qui affirme que tout ce qui n'est pas tradition est plagia… Bien loin d'impliquer la répétition de ce qui fut, la tradition suppose la réalité de ce qui dure. Elle apparaît comme un bien de famille, un héritage qu'on reçoit sous condition de le faire fructifier avant de le transmettre à sa descendance."
(Igor Strawinsky, Poétique Musicale, éditions Le Bon Plaisir, Paris 1952.)