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Artistes :
Carles Mas i Garcia
flûtes et tambour, tambour à cordes

Frédéric Martin
violon, lira da braccio.
Résumé :
Lo Studiolo est la rencontre probable, durant deux siècles, d'un ménétrier tambourinaire (flûtes et tambourins) avec un ménétrier des cordes frottées (lira da braccio et violon).
Description :
Entre la fin du Moyen Âge et la Renaissance, un seul musicien sera capable de s'adapter tant aux qualités et dynamiques des Hauts instruments comme aux couleurs et timbres des Bas instruments : le "tabourin". Ayant un seul nom pour le musicien qui joue deux instruments à la fois, le tabourin se mèle à la puissance des chalemies, des bombardes, des trompettes à coulisse et des cornemuses (les « Hauts instruments »). Les flûtes et tambours participent et dirigent souvent les fonctions principales de cette musique : la procession à l'extérieur des notables de la ville, la danse solennelle ou représentative de la noblesse et de leur cour, le bal récréatif sur la place publique, les parades de réception consulaires des illustres invités de la ville aux portes d'entrée de la cité, etc... Représentant de l'une des plus anciennes confréries ménétrières (des musiciens professionnels...), le tambourin ou tambourinaire est aussi maître à danser et colporte dans les dynamiques de l'oralité son répertoire là où il va.

De leur fonction de maîtres à danser et maîtres de cérémonies à la cour, les tabourins seront supplantés un peu partout par un nouveau concurrent qui répond au nouveau goût musical... Entre le XVIe et le XVIIe siècle, les nouvelles formes musicales, les nouvelles danses à la mode et les nouvelles fonctions sociales que l'on demande aux musiciens
professionnels feront préférer les violons aux anciennes vièles et lires. La famille des violons prendra un essor considérable en remplaçant peu à peu les ensembles des ménétriers de Hauts instruments, intruments considérés dès lors par le raffinement humaniste comme trop guerrier, phallique... pour une société qui se civilise à travers la Renaissance de l'antiquité.
Ce programme est issu de cette rencontre, que l'on peut imaginer durant au moins deux siècles, entre un tabourin très attaché à sa tradition instrumentale de la fin du Moyen Âge et un musicien de la tradition des bas instruments, luths, guitares, lires et vièles, tous deux proposant la musique et la danse voire le chant à travers des répertoires idiomatiques
où il est montré que la gaillarde virtuose comme un contrepoint de Gastoldi se nourissent d'un même vocabulaire, de la même grammaire du mouvement...

Entre le XVe, XVIe et le début du XVIIe siècle, les danseries, les duos contrapuntiques et les improvisations sur des airs connus sont la matière musicale sur laquelle n'importe quel musicien fait danser ou entretient son auditoire.